La maison-mère de Facebook et Instagram lance un programme destiné à attirer les créateurs de contenus de l’application par excellence de partage de vidéos vers ses différentes plateformes.
L’occasion fait le larron. Alors que TikTok se bat pour sa survie aux États-Unis, Meta entend en profiter pour lui ravir la vedette auprès des utilisateurs. Le géant américain de la tech, propriété de Mark Zuckerberg, a ainsi annoncé plutôt cette semaine, le lancement d’un nouveau programme à cet effet.
Baptisé « Breakthrough bonus » (Bonus Tremplin, en français), il vise à inciter les créateurs à se lancer et à, éventuellement « percer » sur les plateformes de la société californienne, en l’occurrence Facebook et Instagram (IG). Pour ce faire, un montant pouvant atteindre jusqu’à 5 000 dollars a été promis à chaque utilisateur.
Les conditions d’éligibilité comprennent : le fait d’être majeur, de résider aux États-Unis et de disposer d’une présence établie sur les réseaux sociaux concurrents. Meta prend bien évidemment le soin de n’en nommer aucun.
Le montant du bonus varie en fonction de l’influence du créateur, autrement dit de la portée de ses contenus sur l’application concernée. Une approche calculée pour maximiser l’impact de cette campagne de recrutement à peine voilée.
Des exigences bien établies
Pour les plus grandes stars du web, Meta aurait même prévu des offres particulièrement généreuses, allant à 50 000 dollars mensuels de dotation mensuelle pour une exclusivité temporaire, d’après le site américain d’information spécialisée sur la tech, TechCrunch.
Pour bénéficier du pactole, Meta a établi un cahier des charges rigoureux. Les participants devront à cet effet, publier au minimum 20 Reels – les publications au format vidéo du groupe – sur Facebook et 10 sur IG durant une période de 90 jours.
Cette publication devra s’étaler sur au moins 10 dates différentes. De quoi éviter tout « bombardement » massif de contenus sur une courte période. Le programme exige que chaque contenu soit « original » et publié nativement sur chaque plateforme.
Exit donc le cross-posting (publication croisée, en français) consistant à republier automatiquement le même contenu sur différentes plateformes. Les créations devront par ailleurs être postées exclusivement depuis un smartphone.
Une stratégie de séduction minutieuse
Cette offensive intervient alors que les tentatives précédentes de Meta pour attirer les créateurs de TikTok se sont souvent soldées par des résultats mitigés. Jusqu’à présent, la majorité des influenceurs a résisté aux sirènes de Facebook et Instagram, préférant la dynamique unique de l’application détenue par le géant chinois ByteDance.
Laquelle est cependant en proie à un avenir incertain aux États-Unis, son plus grand marché en dehors de la Chine. Brièvement bannie du pays dimanche 19 janvier en application d’une loi l’accusant de menacer la sécurité des États-Unis, la plateforme bénéficie depuis d’un sursis de 75 jours.
La conséquence d’un décret de suspension de la loi signé par Donald Trump, le nouveau président américain. La bataille pour la domination des formats courts sur les réseaux sociaux semble plus intense que jamais.