Scrolling excessif : un piège pour la santé mentale

Le scrolling, ce geste anodin qui consiste à faire défiler sans fin des contenus sur les réseaux sociaux, peut devenir un véritable fardeau pour la santé mentale. Dépression, anxiété et isolement figurent parmi les conséquences préoccupantes d’une habitude qui semble inoffensive au premier abord.  

Une spirale addictive 

Le scrolling frénétique sur les réseaux sociaux est devenu une activité quotidienne pour des millions de personnes. Alimenté par des algorithmes conçus pour capter l’attention, ce comportement pousse à consommer sans retenue des contenus variés, souvent négatifs. Une étude publiée en 2022 dans la revue Health Communication souligne que 16,5 % des personnes interrogées présentaient des signes de consommation problématique d’information, associée à des problèmes de santé mentale et physique. 

« Le cerveau est câblé pour accorder de l’attention à la menace et à la nouveauté, » explique le psychologue de la Mayo Clinic, Craig N. Sawchuk. Les réseaux sociaux exploitent cette mécanique, maintenant les utilisateurs dans un état d’éveil prolongé, parfois au détriment de leur bien-être. 

Effets sur la santé mentale 

Les conséquences du scrolling excessif vont bien au-delà de la simple perte de temps. Dépression, anxiété, irritabilité et tensions sont exacerbées par une exposition prolongée à des contenus négatifs ou anxiogènes. « Plus nous sommes exposés, plus notre humeur décline, » alerte le Pr Sawchuk. Cette habitude s’accompagne souvent d’un abandon progressif d’activités bénéfiques comme les interactions sociales, l’exercice ou le sommeil. 

Reprendre le contrôle 

Le Pr Sawchuk recommande de prendre conscience des effets du scrolling pour éviter de sombrer dans cette spirale. Il suggère également d’évaluer son humeur sur une échelle de 0 à 10 avant de consulter les réseaux sociaux. Si votre humeur décline, il est peut-être temps de fermer l’application et de choisir une activité plus positive, comme appeler un proche ou sortir marcher. 

Un questionnement salutaire 

Le psychologue propose également d’interroger régulièrement son rapport aux réseaux sociaux : « Est-ce que je me sens mieux ou pire après avoir scrollé ? ». En identifiant les effets négatifs et en ajustant son usage, il devient possible de réduire les impacts sur la santé mentale. Consulter l’avis des proches peut aussi être un signal d’alerte. 

Adopter une approche consciente et équilibrée face aux réseaux sociaux est essentiel pour préserver son bien-être. L’objectif n’est pas de les bannir, mais de les utiliser de manière à enrichir, plutôt qu’à appauvrir, nos vies. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *