La nouvelle console de Nintendo a connu un succès tel que de nombreuses précommandes sont restées en attente, faute de stock suffisant.
Shuntaro Furukawa l’avait pourtant anticipé, mettant en place des conditions restrictives comme l’obligation d’avoir joué plus de 50 heures sur la Switch originale, face aux 2,2 millions de précommandes reçues en ligne le mois dernier.
Mais même ces précautions du PDG de Nintendo n’ont pu contenir la demande lors du lancement mondial de la Switch 2, jeudi 5 juin. Ce rendez-vous très attendu par les fans de jeux vidéo a été marqué par un engouement massif.
Le Financial Times (FT) rapporte ainsi que les précommandes se sont clôturées en une minute au Royaume-Uni et en France. Aux États-Unis, les sites web ont subi de multiples crashes, selon Atul Goyal, analyste chez la banque d’investissement américaine Jefferies.
La même frénésie régnait dans les rues de Tokyo, au siège de Nintendo. Cette console a mobilisé massivement les utilisateurs malgré un prix de lancement avoisinant 450 dollars – soit 50% de plus que le premier modèle – et des jeux premium comme Mario Kart World vendus 80 dollars.
Une console aux nombreuses promesses
Une telle demande pourrait-elle permettre à Nintendo de dépasser les 150 millions d’unités écoulées depuis 2017 pour la Switch première génération ? Cela reste une perspective à long terme, mais l’objectif de 15 millions de ventes d’ici mars, annoncé par la firme japonaise, devrait être aisément atteint.
D’autres analystes prévoient même jusqu’à 20 millions d’unités, voire davantage, à cette échéance, selon le Financial Times. Les caractéristiques de cette nouvelle console, décrite comme « survitaminée » par la critique du journal Le Monde, nourrissent un tel optimisme.
En témoignent son écran plus large, ses graphismes améliorés et ses manettes repensées, autant d’atouts pour offrir une expérience de jeu révolutionnaire. Nintendo peut également s’appuyer sur sa base de fidèles historiques et sur l’attrait de la nouveauté.
« Le marché est libre, c’est le moment parfait », analyse d’ailleurs auprès du quotidien français, Charles-Louis Planade, directeur des opérations internationales du cabinet de courtage TP ICAP Midcap.
Un catalyseur pour l’industrie
C’est vrai que Microsoft et Sony peinent à renouveler leurs modèles respectifs avec la Xbox et la PlayStation. Une aubaine donc pour ce modèle hybride que de nombreux experts voient comme un tournant stratégique pour l’ensemble de l’industrie vidéoludique.
« La Switch 2 est la seule histoire de croissance matérielle dans le gaming« , affirme Gareth Sutcliffe de chez Enders Analysis, interrogé par le FT. À l’heure des bouleversements géopolitiques provoqués par le « méli-mélo » de Donald Trump autour des tarifs douaniers, le défi pour Nintendo sera de naviguer dans ce contexte instable.
L’entreprise semble en tout cas avoir anticipé ces tensions commerciales en délocalisant sa production de Chine vers l’Asie du Sud-Est ces dernières années, comme le rapporte le Financial Times.
