WhatsApp perd du terrain au Cameroun

La plateforme de messagerie décriée pour ses prochaines conditions générales d’utilisation est confrontée à une perte d’utilisateurs au profit de ses concurrents. Au Cameroun, ces derniers ont pour nom : OnDjoss et Mbuntu.

À Youndé, Douala et dans d’autres villes camerounaises, l’heure est actuellement à la promotion des start-ups de messagerie locale. Depuis les dernières mises à jour polémiques annoncées par WhatsApp, les Camerounais se sont tournés vers des plateformes concurrentes. Parmi elles figurent notamment OnDjoss et Mbuntu promues par deux entrepreneurs locaux. La première enregistre à ce jour une hausse de plus de 150 % de nouveaux arrivants, passant de 90 000 à 150 000 utilisateurs en quelques mois. Quant à Mbuntu, il totalise actuellement plus de 235 000 abonnés, soit une hausse de 95,8 % sur la même période.

Les raisons du succès

Cet afflux des abonnés vers ces deux plateformes se nourrit bien évidemment de la désaffection du public à l’égard de la plateforme détenue par Facebook. Mais cela n’explique pas tout. La tendance observée actuellement se s’explique également par les services combinés à la culture locale offerts par OnDjoss et Mbuntu. Cela commence déjà par les noms de ces plateformes dans lesquels transparaît une certaine africanité. OnDjoss signifie en effet « on cause, on discute », tandis que Mbuntu veut dire « ensemble nous sommes plus forts », en argot du terroir.

Par ailleurs, la possibilité d’user dans ses conversations de stickers aux couleurs africaines et celle de disposer des groupes de discussion regroupant jusqu’à 500 personnes sont des points en faveur desdites applications. Autre particularité comparée à WhatsApp, l’envoi des photos n’est pas pixélisé, comme en témoignent plusieurs utilisateurs.

La problématique des données personnelles

Les fondateurs de ces applications de messagerie instantanée se frottent les mains d’un tel engouement pour leur plateforme. Reste que la question sensible des données personnelles s’est également déplacée de WhatsApp pour ces plateformes. Valère Tchapda un des géniteurs d’OnDjoss tente de rassurer les utilisateurs craintifs sur un usage orthodoxe de leurs données privées. Il dit avoir basé pour la circonstance, ses serveurs en Allemagne, arguant du chiffrement intégral des communications sur sa messagerie.

Même destination pour les serveurs de Mbuntu dont le créateur n’est autre qu’Alain Ekambi, jeune ingénieur de 49 ans. Tel un gage de bonne foi, il insiste d’ailleurs sur le fait qu’un numéro de téléphone n’est pas nécessaire pour s’inscrire sur sa plateforme.

Les deux entrepreneurs entendent développer prochainement leurs activités, mais encore faudrait-il pouvoir compter sur un écosystème africain favorable à ce genre d’initiative numérique. La partie n’est pas gagnée.

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