Le ministère de la Justice américaine a secrètement obtenu d’Apple les données numériques de plusieurs personnalités de l’opposition au régime de Trump dont certains siégeant au Congrès dans le cadre d’une chasse aux taupes entre 2017 et 2018.
Donald Trump n’aura reculé devant rien dans sa traque aux opposants durant sa présidence. Quitte à forcer la main aux géants du web, en l’occurrence Apple. La marque à la pomme a dû en effet remettre à l’ancienne administration américaine, les données d’une douzaine de personnes au moins entre 2017 et 2018, selon des informations du New York Times dans son édition du 11 juin. Le ministère de la Justice sous l’autorité de Jeff Sessions cherchait alors à savoir d’où provenaient les informations révélées dans la presse à propos de l’affaire russe qui a valu à Donald Trump un procès en destitution.
Parmi les personnes dont les données ont été fournies par Apple, figurent entre autres deux parlementaires démocrates dont : Adam Schiff et Eric Swalwell, tous deux alors membres de la Commission du renseignement du Congrès mise à contribution dans le cadre de l’affaire russe. L’étendue des données divulguées par Apple reste à déterminer. Mais le New York Times estime qu’elles ne concernent ni les photos ni les mails des intéressés. Toutefois, relève le journal, plusieurs membres de la famille de ces élus démocrates parmi lesquels un mineur, ont été espionnés par les officiels. La Maison Blanche en effet soupçonnait les parlementaires ciblés de communiquer à travers les appareils électroniques de leurs proches. Mais la manœuvre n’a rien donné de probant.
Apple reste muet
Non content d’avoir contraint Apple à s’exécuter, l’administration de Donald Trump avait imposé au géant du web une clause de non-divulgation. La firme de Cupertino était donc sous un bâillon jusqu’à cette année et l’expiration de ladite clause. C’est ce qui a d’ailleurs permis au groupe d’informer enfin les principaux intéressés de ce qui est advenu de leurs données il y a quelques années.
Apple n’a pas encore réagi à la révélation du New York Times, mais l’information ne suscite pas moins un tollé. Notamment chez les démocrates qui y voient un nouvel abus de la part de l’ancien chef de l’État dont la paranoïa aura décidément été sans limites. Plusieurs enquêtes seront ouvertes sur cet acte que d’aucuns qualifient déjà d’inédit. L’audition de Jeff Sessions est également réclamée.