Nosopharm a mis au point Noso-502, un antibiotique annoncé comme 100% efficace contre les agents pathogènes multirésistants. Le traitement serait particulièrement actif contre les Gram négatifs tels que Klebsiella pneumoniae et Escherichia coli.
Nosopharm, une société de biotechnologie créée à Nîmes en 2009, rapporte dans une étude de toxicologie BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire), publiée sur son site officiel, la mise au point d’un antibiotique, dit first-in-class, contre les agents pathogènes multirésistants. Baptisé Noso-502, ce traitement aurait en particulier montré une puissante activité contre les bactéries à Gram négatifs Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, etc.), responsables notamment des infections nosocomiales contractées à l’hôpital.
Un problème important de santé publique mondial
Les bactéries à Gram négatifs ont développé une résistance aux antibiotiques plus importante que de nombreux autres virus. Elles ont significativement contribué à la montée de l’antibiorésistance ces dernières années, faisant de ce fléau un problème majeur de santé publique. L’OMS classe l’antibiorésistance parmi les dix principales menace pour la santé publique mondiale. Dans ce contexte, comment Nosopharm a pu mettre au point un traitement totalement efficace, même contre les souches les plus problématiques ?
Noso-502 basé sur deux bactéries prometteuses
D’après les travaux publiés par la R&D antimicrobienne basée à Lyon, Noso-502 inhibe le ribosome bactérien grâce à un nouveau mode d’action contre les entérobactéries résistantes, quel que soit la souche. Le traitement s’appuie sur Photorhabdus et Xenorhabdus, deux organismes vivants largement sous-estimés mais dotés d’un immense potentiel pharmaceutique. Ils appartiennent aux bactéries du sol, encore inexplorées à 99%. Une piste d’espoir donc pour le monde scientifique dans sa bataille contre la résistance aux antibiotiques.
Des essais cliniques chez l’Homme à venir
Noso-502 se présente comme le premier candidat au stade clinique dans la nouvelle classe d’antibiotiques Odilorhabdines. Si ses résultats sont prometteurs, Nosopharm précise qu’il faut poursuivre le développement de l’antibiotique jusqu’à la phase des essais cliniques chez l’Homme, avant une éventuelle conclusion. Et cette dernière étape nécessite d’importants moyens financiers ainsi qu’une importante expertise scientifique. C’est pourquoi, le groupe nîmois a remanié son conseil de surveillance avec un double objectif. D’une part signer des partenariats stratégiques publics et privés, d’autre part réaliser une levée de fonds.
Nosopharm intégré au programme French Tech Health20
C’est dans ce contexte que Nosopharm a été sélectionné en mars dernier pour intégrer la promotion 2023 de la French Tech Health20. Il s’agit d’un programme d’accompagnement sur mesure pour les jeunes pousses françaises innovantes dans le domaine de la santé. Cette sorte d’incubateur offrira de nombreuses opportunités à la R&D antibactérienne pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Il lui promet, en particulier, une grande visibilité, à travers la participation à des évènements tech dans le monde et des actions de diplomatie.
Une contribution à la souveraineté pharmaceutique
Nosopharm pourra aussi bénéficier de partenariats avec le réseau de l’Agence de l’innovation en santé (AIS). La pharma pourra ainsi obtenir les financements publics nécessaires à la poursuite de son programme. Si elle réussit à produire son vaccin et à le commercialiser dans un avenir proche, l’entreprise pourra résoudre un problème majeur de santé publique de plusieurs décennies. Par ailleurs, Nosopharm contribuera à la souveraineté pharmaceutique de la France, une ambition clé de l’Etat français qui a récemment annoncé un nouveau plan en ce sens.