L’avenir incertain de TikTok aux États-Unis

À trois jours de l’échéance fixée par la loi enjoignant à sa propriété chinoise de se désengager sous peine de son bannissement du territoire américain, la plateforme technologique est dans le brouillard quant à son sort dans le pays.

À quelle sauce TikTok sera-t-il mangé aux États-Unis ces prochains jours ? Difficile de répondre à cette question. Une quasi-certitude cependant : le réseau social détenu par le géant chinois de la tech, ByteDance, devrait être interdit dans le pays à compter du 19 janvier, faute d’avoir satisfait à l’obligation d’une loi américaine.

Votée en avril dernier par le Congrès à la faveur d’un soutien bipartisan, celle-ci ordonne en effet à la maison-mère de se désengager de la propriété du réseau social de courtes vidéos en cédant le contrôle à une entité américaine d’ici cette date.

La raison ? Les suspicions persistantes d’atteinte à la sécurité nationale des États-Unis de la plateforme par la Chine. Des accusations pourtant maintes fois démenties par la firme technologique ainsi que les autorités chinoises, et dont il n’existe pour l’heure aucune preuve tangible, d’après de nombreux experts, y compris américains.

Au cœur des tractations de Trump

Longtemps pourfendeur de TikTok dont il a d’ailleurs tenté de forcer la vente au cours de son premier mandat (2016-2020), le nouveau président américain Donald Trump envisage désormais de « sauver » le réseau social. Une question d’orgueil, selon des informations du Washington Post.

Le quotidien indique mercredi 15 janvier que le Républicain en attente de prestation de serment le 20 janvier – soit un jour après la date de l’entrée en vigueur du bannissement de l’application aux États-Unis –, explore la possibilité de suspendre par décret l’application de de la mesure, une fois au bureau ovale.

Une manœuvre jugée juridiquement contestable par les spécialistes consultés par le Post, étant donné le pouvoir limité d’une telle approche face à une législation votée par le Congrès.

Une autre option consisterait pour le président d’instruire le Département de la Justice afin de ne pas appliquer la loi malgré son entrée en vigueur. De quoi placer les magasins d’application Google PlayStore et Apple Store dans une zone grise encore une fois juridiquement contestable.

Un levier de négociations géopolitiques

Alors que Pékin qui a classé l’algorithme de recommandation de TikTok comme un actif stratégique soumis à des restrictions d’exportation, reste inflexible sur son transfert, des noms continuent d’émerger concernant un possible rachat de l’application.

Une hypothèse encore une fois balayée d’un revers de la main par la Chine, et qui n’offre de toute façon pas de solution parfaite. À moins que le réseau social ne devienne une monnaie d’échange dans des négociations plus larges entre Washington et Pékin sur des questions commerciales.

En attendant, l’incertitude règne dans les bureaux américains de TikTok à Culver City, en Californie, selon le Washington Post. D’autant que les dirigeants de l’entreprise affirment planifier « différents scénarios » sans détails concrets sur les jours à venir.

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