Des utilisateurs du service gratuit d’accès au web du réseau social californien ont vu leurs activités facturer dans plusieurs pays du monde. Des incidents de plusieurs millions de dollars de préjudice pour les victimes, que la plateforme impute à une défaillance technique.
Un aphorisme très commun estime que rien n’est vraiment gratuit. Le cas échéant, vous êtes la marchandise. De nombreux utilisateurs du service Free Basics de Facebook ont dû s’en rendre compte ces derniers mois. Les uns sans doute un peu plus tardivement que les autres. Le dispositif promouvant l’accès internet gratuit dans des pays pauvres ou en voie de développement a failli. Au grand dam de ses utilisateurs.
Alors qu’ils étaient censés accéder via Facebook à certains sites internet gratuitement, les utilisateurs ont vu leur crédit téléphonique défalquer. Ainsi que le rapporte le Wall Street Journal (WSJ) dont les allégations se fondent sur des documents internes au réseau social datés d’automne 2021.
Des millions de pertes
En principe, l’utilisateur de Free Basics, dérivé du programme Connectivity, est épargné des frais de connexion internet. Cela lui permet de surfer sur une version allégée – notamment sans affichage de photos ni de vidéo – de Facebook ainsi que sur des sites éligibles. Le réseau social s’étant préalablement accordé avec les opérateurs téléphoniques des pays concernés.
Mais tel ne fut pas le cas pour plusieurs utilisateurs de l’Indonésie, du Bangladesh, des Philippines, du Brésil, du Pakistan et ceux d’une grande partie de l’Afrique subsaharienne. Ces derniers ont tous vu leurs données mobiles prépayées fondre comme neige au soleil au fur et à mesure de l’usage de Free Basics. Pour les victimes, le préjudice mensuel a atteint 7,8 millions de dollars mensuels en juillet 2021. Soit un chiffre bien supérieur au montant de 1,3 million de dollars enregistré un an plus tôt à la même période.
Le défi de l’internet pour tous
Les plus lésés se retrouvent au Pakistan. Au total, les utilisateurs de l’ensemble des opérateurs télécoms du pays se sont vus facturer environ 1,9 million de dollars chaque mois pour une activité censée être gratuite. Un lourd tribut pour les habitants de cette nation où l’accès à internet reste un luxe en raison du coût prohibitif des données cellulaires. Une problématique que Facebook s’est donné pour mission de résoudre grâce à Connectivity. Ce faisant, le plus grand réseau social du monde s’assure d’engranger davantage d’utilisateurs sur ses plateformes.
Il n’est hélas pas sûr que les personnes frappées au portefeuille soient particulièrement motivées à y retourner. D’autant que Meta, maison mère de Facebook, impute la responsabilité de cette défaillance à un dysfonctionnement technique.