Le réseau social préféré de l’extrême droite, surtout aux États-Unis, se trouve dans une situation critique, marquée par un départ massif du nombre de ses employés.
Parler semble courir à la perte. Le réseau social de microblogging particulièrement affectionné par l’extrême droite notamment en raison de sa politique de modération plutôt laxiste, perd peu à peu de sa substance.
Sa maison-mère Parlement Technologies créée en septembre dernier seulement et active dans le domaine du cloud, aurait déjà licencié 75% de ses employés, à en croire le site d’information américaine spécialisée tech, The Verge.
La purge débutée en novembre n’aurait épargné que 20 employés environ, selon cette même source, qui s’interroge sur l’avenir de cette plateforme autrefois pleine de promesses.
Popularité croissante
Créée en 2018 dans la foulée du bras de fer entre l’ancien président américain Donald Trump et les Gafa – acronyme désignant Google, Amazon, Facebook et les autres – jugés trop puissants, Parler a su très vite capitaliser sur le dédain d’une partie de l’opinion américaine envers ces derniers.
Sa promesse consistait notamment à se poser en alternative à Twitter grâce à une politique de modération marquée par le « laisser-faire ». Racisme, appels aux meurtres, théories du complot, absolument tout pouvait être partagé sur la plateforme prise d’assaut par l’extrême droite, dont une grande partie des partisans de Trump.
Ces derniers ont ainsi profité de ce laxisme pour préparer leur attaque meurtrière contre le Congrès le 6 janvier 2021 afin de nier la victoire de Joe Biden, rival de leur champion, à la présidentielle du mois précédent.
Début de la fin ?
Cet épisode a sans doute marqué le début de la fin pour Parler. Puisque les géants du web tels qu’Apple et Google mis sous pression par les régulateurs à travers le monde, ont commencé à se montrer plus regardants envers sa politique de modération jugée problématique. Google en l’occurrence a supprimé le réseau social de Play Store, son magasin d’applications, pendant plusieurs mois.
Et le retour de Parler n’y a été autorisé qu’au prix d’une refonte totale de la modération. Entre-temps, d’autres plateformes telles que Truth Social promu par Trump, ont vu le jour avec les mêmes promesses de se poser en alternative des réseaux sociaux traditionnels. Parler qui comptait jusqu’à 7 000 nouveaux utilisateurs par heure en 2020, n’en comptait que 50 000 en octobre, selon The Verge.
La récente tentative de cession du groupe à l’artiste Kanye West rebaptisé « Ye », a également échoué.