L’IA générative, actuellement incarnée par ChatGPT, pourrait menacer dans un avenir très proche près de 8 emplois sur 10. Elle supprimerait en premier lieu les postes demandant des compétences en programmation et en écriture. C’est qu’indique une étude menée par des chercheurs d’OpenAI et de l’université de Pennsylvanie.
Depuis quelques années, les salariés s’inquiètent de l’essor fulgurant de l’automatisation des tâches et de l’intelligence artificielle. Et pour cause, ces technologies menacent leurs postes souvent déjà précaires. Mais le lancement de ChatGPT par OpenAI en fin d’année 2022 a accentué leurs craintes. Ce chatbot est capable de réaliser une multitude d’opérations dans divers secteurs et domaines d’activités.
ChatGPT déjà aussi bon que les meilleurs avocats
Sa dernière itération, GPT-4, se montre encore plus puissante, avec des performances proches de celles des humains. Par exemple, elle a réussi son examen du barreau américain, en se classant parmi les 10 % des meilleurs résultats. Ce qui signifie qu’elle a le niveau pour devenir avocat et ainsi plaider à la place d’une robe en chair et en os. De quoi semer la panique dans le monde professionnel. Mais peut-on vraiment croire que cet agent conversationnel pourra un jour remplacer l’homme ?
C’est ce qu’a tenté de savoir OpenAI, la startup à l’origine de ChatGPT, Open Research et l’université de Pennsylvanie à travers une étude intitulée « Les GPT sont des GPT : un premier aperçu du potentiel d’impact sur le marché du travail des grands modèles linguistiques ». Ce travail scientifique a consisté à examiner plus de 1 000 professions aux États-Unis et à les assortir de diverses tâches nécessaires à leur exercice. Objectif : déterminer les répercussions des IA génératives sur le monde de l’emploi.
Les métiers de l’écriture et de la programmation menacés
Les chercheurs américains voulaient concrètement savoir si l’utilisation d’un système GPT ou alimenté par GPT peut réduire d’au moins 50 % le temps nécessaire aux humains pour faire leur travail. Ils ont constaté qu’environ 80 % de la main-d’œuvre américaine actuelle pourrait voir au moins 10 % de ses tâches touchées. Pis, 19 % des travailleurs risquent de voir 50 % de leurs tâches confiées à des IA génératives telles que ChatGPT.
Par ailleurs, l’enquête établie que les métiers les plus rémunérés sont les plus susceptibles d’être remplacés par une intelligence artificielle. C’est le cas aussi des emplois qui nécessitent des compétences en écriture et en programmation. Dans la liste on retrouve : les analystes de l’information, analystes quantitatifs en finance, comptables, concepteurs d’interfaces web et numériques, ingénieurs Blockchain, correcteurs, écrivains et auteurs, journalistes, mathématiciens, préparateurs d’impôts, sténographes en direct (sous-titrage simultané), auditeurs, adjoints administratifs et sténographes judiciaire.
Les compétences scientifiques ou pratiques à l’abri
En revanche, il existe des métiers difficiles à automatiser, selon l’étude. Ces postes présentés comme sûrs s’appuient sur des compétences scientifiques, de pensée critique ou pratiques. Les auteurs citent les opérateurs d’équipement agricole, athlètes et compétiteurs sportifs, mécaniciens automobile, maçons de ciment, cuisiniers, préposés à la cafétéria, barmans, laveurs de vaisselle, installateurs et réparateurs de lignes électriques, charpentiers, peintres, plombiers, bouchers, abatteurs de viande ou encore tailleurs de pierre.
Les chercheurs américains expliquent néanmoins qu’il faut prendre ces données avec des pincettes. En effet, ils ne peuvent pas encore établir clairement dans quelle mesure les professions peuvent être entièrement décomposées en tâches. Et donc à quel niveau exactement l’IA générative peut remplacer des humains. Aussi, ils ne peuvent prévoir ses futures améliorations.
On trouvera de nouveaux emplois…
Cependant, les auteurs de l’étude précisent que les modèles de langage actuels contiennent encore des risques d’erreurs et de désinformation. Ce qui signifie que les humains ont encore une belle marge. Mais pour combien de temps? Pour pas très longtemps selon Sam Altman, le PDG d’OpenAI. Il conseille aux humains de s’adapter très vite en se reconvertissant aux nouveaux métiers.
« La créativité humaine est illimitée et nous trouvons de nouveaux emplois », a assuré le patron américain pour ceux qui s’inquiètent pour l’avenir. Sam Altman pense aussi que les gens devraient considérer ChatGPT comme un outil et non comme un substitut pour les employés, même s’il va effectivement « supprimer un grand nombre d’emplois actuels ». Pour lui, tout ce qu’il faut voir, c’est l’impact que l’IA générative aura sur nos vies et l’amélioration qu’elle apportera.