Le marché mondial des semi-conducteurs pour l’IA devrait connaitre une forte croissance dans les prochaines années. Selon les estimations du cabinet AltIndex, il atteindra 300 milliards de dollars en 2033, contre seulement 30 milliards aujourd’hui. De son côté, la demande en mémoires HBM, essentielles à l’efficacité des GPU, explosera de 200 % dès cette année.
Selon une étude du cabinet AltIndex, le marché des semi-conducteurs pour l’IA enregistrera un véritable boom dans les dix prochaines années. Celui des puces, en particulier, devrait atteindre 300 milliards de dollars en 2033, soit dix fois la valeur attendue cette année. En 2027 déjà, le chiffre d’affaires s’élèvera à 67 milliards de dollars, contre 23 milliards en 2023.
Puces et HBM, des semi-conducteurs essentiels à l’IA
L’année dernière, Nvidia, le leader du marché des puces dédiées à l’IA, a généré à lui seul 13,5 milliards de dollars, grâce notamment à ses modèles H100, L40S, A100 et L4. Le fabricant américain vend ses GPU à l’unité pour environ 40 000 dollars, un prix 6 à 20 fois plus élevé que celui d’un processeur performant. En 2023, les 9,5 milliards de dollars restants sont revenus aux Coréens Samsung et SK Hynix qui fabriquent les mémoires HBM, essentielles à l’efficacité des puces IA de Nvidia.
La demande mondiale de HBM bondit grâce à l’IA
Selon l’institut Trendforce, le marché de la HBM, pour High Bandwidth Memory, va également suivre l’essor de l’intelligence artificielle. En 2024, la demande mondiale progressera de 200 % et pourrait encore doubler en 2025. Samsung et SK Hynix sont les mastodontes du secteur avec respectivement 10 et 90% de la production. Celle-ci ne devrait toutefois pas suffire pour répondre à l’explosion de la demande.
Vers une hausse des prix de la HBM
En 2025, la HBM ne représenterait que 10 % de la production de mémoire, largement consacrée aux smartphones et ordinateurs. En revanche, elle pèserait plus de 30 % du chiffre d’affaires DRAM total des fabricants. Il se posera toutefois un problème avec cette faible production : les prix vont grimper si la demande déborde l’offre. Trendforce s’attend à des hausses de 5 à 10 % en 2025. Mais ces augmentations ne devraient pas faire peur aux acheteurs d’accélérateurs IA puisque le marché est florissant.
TSMC, le roi des semi-conducteurs
Notons que les prévisions de croissance du cabinet d’étude AltIndex n’incluent pas les activités de TSMC. Le géant Taiwanais produit plus de la moitié des microprocesseurs de la planète. Ses circuits permettent de composer les GPU de Nvidia, AMD, Apple et même Intel. Le groupe vient de présenter un nouveau processus industriel « A16 Super Power Rail » qui doit lui permettre de fabriquer des circuits avec une précision de 1,6 nanomètre d’ici à la fin 2026. Actuellement ses capacités se limitent à 3 nm.
SMIC quête l’autonomie de la Chine
A titre de comparaison, Intel grave encore les processeurs Xeon avec une précision de 10 nm. Le groupe américain concède donc un retard de deux à trois générations. De son côté, la Chine essaie de se sortir de l’étau des sanctions imposées par Washington sur les semi-conducteurs taïwanais. Son constructeur SMIC a récemment annoncé graver des circuits avec une précision de 7 nm. Personne ne sait comment il y est parvenu, mais c’est un signal fort envoyé aux rivaux américains.
Une course à l’intelligence artificielle plus que jamais lancée
La course à l’intelligence artificielle va s’accélérer dans les prochaines années entre entreprises, mais également entre nations. Les Etats Unis prévoient d’investir des milliards de dollars dans leur industrie, tout comme la Chine. Quant à l’Europe, elle a mis en place un programme Chips Act pour investir massivement dans le secteur d’ici à 2030. Il faut dire que l’IA incarne l’avenir de nos sociétés. Elle devrait transformer radicalement des secteurs comme l’industrie, le commerce, la médecine, les transports, l’armée et même le spatial.
