La nouvelle version du chatbot d’intelligence artificielle développé par Elon Musk s’illustre par son laxisme dans la génération de contenus.
Grok-2, le nouveau venu dans le domaine de l’intelligence artificielle laisse désormais entrevoir un visage bien particulier. Décrit par son propriétaire, le milliardaire américain Elon Musk, comme « l’IA la plus fun du monde », ce chatbot dans sa récente version, semble en réalité ouvrir la boîte Pandore.
Pour cause, il permet la production de contenus, sans limites d’aucune sorte. De quoi générer des images prônant la violence ou même en dehors de toute restriction légale. Des utilisateurs ont ainsi pu accéder à des images montrant l’ancien président américain et candidat républicain à la Maison Blanche, les armes à la main.
Son adversaire Kamala Harris montrée en tenue militaire dans la bande de Gaza ou encore Tom et Jerry bouteille de Coca-Cola en main… cet agent conversationnel offre de tout ou presque, pour l’utilisateur se montre plus ou moins malin dans ses requêtes.
Un virage idéologique assumé par Musk
Un tel laisser-aller n’est pas tant une surprise. Il répond notamment à la vision décomplexée défendue de longue date par Elon Musk. L’homme d’affaires propriétaire du réseau social X entre autres, s’est toujours posé en chantre de la liberté d’expression « totale », accusant les firmes technologiques d’avoir épousé l’idéologie « woke ».
Les principaux concurrents de Grok tels que ChatGPT et Gemini apparaissent dans ce contexte, comme des contre-exemple. Sa maison-mère « xAI » l’a ainsi décrit à son lancement en novembre 2023 comme un outil destiné à répondre aux questions avec quelques pointes d’humour et doté d’une « certaine tendance rebelle« .
Le virage idéologique de Musk, de plus en plus adepte des thèses d’extrême droite, épouse par ailleurs parfaitement le fonctionnement de Grok. Peu importe manifestement si ces valeurs se heurtent aux limites légales ou à l’éthique élémentaire.
Vers un tournant réglementaire ?
Reste à savoir jusqu’où cet homme accessoirement le plus riche du monde est-il prêt à aller pour laisser libre cours à ses instincts. Car au-delà du bad buzz généré, Grok pourrait bien se retrouver dans le collimateur des régulateurs.
D’autant qu’il fait déjà l’objet d’une enquête de la Commission européenne pour non-respect présumé de ses engagements en matière de régulation des contenus sur X, plateforme à laquelle Grok est adossé, pour les utilisateurs premium.
Elon Musk déjà en rogne contre le départ des annonceurs de X en raison de sa politique de régulation approximative, peut-il prendre le risque de voir son empire de l’intelligence artificielle remise en cause ?