Le géant de la tech coupable d’abus de position dominante sur le marché de la recherche en ligne entre autres se dit prêt à lâcher ses partenariats exclusifs.
Google sera-t-il forcé de se séparer de Chrome, son navigateur phare ? En sera-t-il de même de son système d’exploitation mobile Android ? Ces questions sont sur toutes les lèvres depuis la décision en août dernier d’un juge fédéral déclarant la firme californienne coupable de la violation de la législation antitrust américaine.
Autrement dit, l’exercice d’un monopole sur le secteur de la recherche en ligne et de la publicité, conformément au souhait du Département américain de la Justice (DOJ) à l’origine de la plainte contre la filiale d’Alphabet. Alors que le gouvernement américain exige une restructuration à plusieurs niveaux de l’entreprise, celle-ci tente d’en limiter l’ampleur.
À travers une contre-proposition récemment présentée au tribunal, le groupe basé Mountain View, qui conteste le verdict du juge Amit Mehta, propose de sacrifier les contrats incriminés. Ceux-ci concernent en effet Apple, dont les appareils (iPhone, iPad et Mac) embarquent Google comme leur moteur de recherche par défaut.
Une stratégie minimaliste ?
Ce partenariat estimé à environ 20 milliards de dollars rien qu’en 2022, étouffe toute possibilité de concurrence effective sur le marché de la recherche en ligne, selon le juge.
« Cette affaire porte sur des contrats. Le droit de la concurrence est clair : les mesures correctives doivent cibler ces contrats, contrairement à la proposition excessive du DOJ« , affirme Google dans le cadre de sa contre-proposition publiée sous la plume de Lee-Anne Mulholland, sa vice-présidente des Affaires réglementaires.
Concrètement, l’entreprise s’engage à ne plus imposer Google Search comme moteur de recherche par défaut sur les fonctionnalités d’Apple telles que Siri et Spotlight, sauf si Apple conserve la liberté de changer annuellement de fournisseur.
Elle suggère par ailleurs, une période de restrictions de seulement trois ans, arguant que la rapidité de l’innovation dans le secteur de la recherche rend superflue une régulation plus longue.
Une bataille qui est loin d’être terminée
Il s’agit, selon le site d’information spécialisée tech, The Verge, d’une stratégie minimaliste destinée à préserver l’essentiel du modèle économique de Google, tout en donnant l’impression de faire des concessions.
Difficile de savoir pour l’heure ce qu’en pense le DOJ. Apple n’a en tout cas pas l’intention d’assister à la mise à sac de son accord lucratif avec Google sans rien faire. La marque à la pomme a ainsi officiellement demandé, d’après une information de Politico, à intervenir dans l’affaire en tant que partie concernée.
Elle craint notamment que les exigences du Département de la Justice n’entravent ses intérêts commerciaux, que « les avocats de Google ne sont pas en mesure de défendre à ce stade », selon le document de réclamation déposée lundi 23 décembre.
Parallèlement, le moteur de recherche alternatif DuckDuckGo a vivement critiqué l’approche du géant de la recherche, l’accusant de vouloir maintenir le statu quo sous couvert de changements cosmétiques.