Le clone de Gmail qui révèle les emails d’Epstein

Le site Jmail offre la possibilité à tout internaute curieux de parcourir les correspondances numériques du tristement célèbre criminel sexuel américain décédé en détention, et dont les messages ont été récemment rendus publics par le comité de supervision de la Chambre des représentants.

Vous connaissez Gmail, mais qu’en est-il de Jmail ? Inspirée du service de messagerie de Google, cette plateforme donne aux internautes accès aux quelque 20 000 courriels de Jeffrey Epstein, financier américain condamné pour crimes sexuels avant de trouver la mort en détention.

Personnage au réseau tentaculaire, connu pour ses liens avec des figures de la tech, de la politique ou de la finance, Epstein a laissé derrière lui une mine de données numériques issues de sa succession.

Ces échanges sont désormais aux mains du Comité de surveillance de la Chambre des représentants, dans le cadre d’une enquête sur les relations qu’entretenait le criminel sexuel avec diverses personnalités toujours en vie.

À cet effet, les mails rendus publics le mois dernier après la promulgation par Donald Trump de l’« Epstein Files Transparency Act », apportent un éclairage nouveau sur le fonctionnement de son réseau de trafic sexuel et sur le rôle central joué par sa complice Ghislaine Maxwell.

Une fausse boîte Gmail pour de vrais emails

Pour garantir un accès universel à ces documents, l’ensemble des courriels a été regroupé sur Jmail, un site conçu par Luke Igel et Riley Walz. L’interface reproduit fidèlement celle de Gmail, à la différence près que l’utilisateur y navigue comme s’il était connecté au compte de Jeffrey Epstein lui‑même.

Alors que Gmail permet de marquer individuellement ses messages favoris, Jmail détourne cette fonction en permettant aux courriels les plus étoilés par les internautes de remonter collectivement en tête de liste.

Cette approche de crowdsourcing permet de faire émerger les messages considérés comme les plus significatifs, les plus choquants ou les plus révélateurs par la communauté d’internautes consultant ces archives.

Par ailleurs, un simple mot‑clé — « Trump », « Obama », « SEO » ou le nom d’un acteur du dossier — suffit pour retrouver les échanges correspondants dans cette boîte de réception atypique.

L’intelligence artificielle au service de la transparence

Chaque message sur Jmail inclut un lien direct vers sa copie sur le site officiel du gouvernement, garantissant la vérifiabilité des sources et la cohérence avec les archives publiques.

Pour bâtir cette interface, les créateurs ont converti les PDF bruts en texte structuré et reconstitué une inbox interactive, permettant de filtrer, classer et consulter chaque message comme s’il datait de la veille.

Ce travail colossal a été rendu possible grâce à Gemini, l’intelligence artificielle de Google, utilisée pour appliquer la reconnaissance optique de caractères (OCR) aux documents originaux.

Le projet s’inscrit dans la lignée des initiatives de Riley Walz, coutumier des expérimentations numériques à la frontière entre satire et exploration technologique, comme un site ressuscitant d’anciennes vidéos d’iPhone ou un faux steakhouse new‑yorkais.

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