La firme californienne propriétaire des plateformes technologiques Facebook et Instagram entre autres, envisage la création d’un réseau social décentralisé de partage de textes. De quoi constituer un concurrent à Twitter.
« Nous explorons un réseau social décentralisé autonome pour partager des mises à jour de texte « , indique Meta dans un communiqué transmis aux médias ce vendredi 10 mars 2023 et destiné sans doute à contrôler le récit sur un des probables futurs projets de l’entreprise.
Le site indien d’informations commerciales Moneycontrol.com indiquait en effet quelques heures plus tôt que le groupe créé par Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, réfléchit à l’élaboration d’un réseau social au contenu textuel à l’image de Twitter.
Avec cependant une spécificité majeure : sa décentralisation.
Instagram comme porte d’entrée
En ce sens, cette fameuse plateforme aurait plus en commun avec Mastodon, le réseau social de microblogging souvent décrit comme une alternative à Twitter. Ce dernier a d’ailleurs vu quelques-uns de ses abonnés le rejoindre dans la foulée de la prise de contrôle du milliardaire Elon Musk en octobre 2022.
Un réseau social décentralisé ou open-source (en anglais) suppose en effet une multitude de serveurs auto-gérés par une communauté d’utilisateurs et un cadre un tant soit peu préservé du mode de régulation autocentré caractéristique de la plupart des principales plateformes telles que Facebook et Twitter.
Pour ce faire, Meta compte selon Moneycontrol, recourir au standard ouvert ActivityPub dont Mastodon se sert dans le cadre de son alimentation. Le nom de code du projet encore au stade embryonnaire est P92 et la porte d’entrée envisagée pour la plateforme serait Instagram.
Immense défi
L’aboutissement d’une telle entreprise aurait l’avantage d’atténuer les critiques dont fait Meta fait l’objet en matière de régulation et de gestion des données personnelles. Des critiques qui lui valent d’ailleurs bien des ennuis de la part des régulateurs à travers le monde.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les réseaux sociaux décentralisés semblent être dans l’ère du temps depuis peu, comme le fait remarquer si justement le site américain d’informations tech Platformer ce vendredi.
Mais la manœuvre implique aussi de nombreux défis au nombre desquels l’intéressement du public. Ce n’est pas pour rien que Mastodon par exemple revendique un nombre d’utilisateurs assez famélique malgré les promesses des plateformes de ce genre. Or la capacité des réseaux sociaux à générer des revenus dépend aussi de leur attrait vis-à-vis des utilisateurs.