La marque britannique a été prise en flagrant délit de mensonge à propos des capacités photographiques de son dernier modèle de smartphone.
Nothing, la marque pourtant connue pour son approche transparente du design technologique, se retrouve en train de mentir sur les performances photographiques de son dernier smartphone. Baptisé Phone 3, l’appareil présenté comme le premier « vrai flagship » de l’entreprise se vante de plusieurs caractéristiques.
Parmi elles, figurent des capteurs photo plus grands et performants (triple 50 MP), des optiques multiples sophistiquées et une qualité vidéo professionnelle. De quoi promettre des photos impressionnantes, comme le portrait de cette femme en noir et blanc présenté par Nothing avec le message « Jugez par vous-même. Voici ce que notre communauté a capturé avec le Phone 3« , suggérant que même un utilisateur ordinaire peut réaliser des clichés dignes d’un professionnel avec le Phone 3.
Cette publicité constitue pourtant une supercherie, comme l’indique une enquête menée par le magazine The Verge. Cette photo, comme quatre autres publiées par Nothing comme provenant de l’appareil photo de son dernier smartphone, ont en réalité été prises avec des appareils photo professionnels.
Des preuves accablantes
Un photographe, qui a préféré garder l’anonymat pour des raisons personnelles, a confirmé au site d’information spécialisée tech que son travail figurait parmi les images présentées, mais qu’elle n’avait absolument pas été prise avec le Phone 3.
Les registres de licence de la plateforme de photos de stock ont révélé que Nothing avait effectivement payé pour utiliser ces images, aucune d’entre elles ne provenant réellement de leur nouveau dispositif.
L’examen des données EXIF (Exchangeable Image File Format) de l’image indique par ailleurs qu’elle a été capturée en 2023, bien avant la sortie du Phone 3 cette année. Roman Fox, auteur d’un autre cliché phare, a également confirmé au média Android Authority que Nothing avait payé pour son image, réalisée en 2023 avec un appareil Fujifilm XH2s.
Une excuse qui peine à convaincre
Confrontée à ces révélations embarrassantes, Nothing s’est empressée de réagir par l’intermédiaire de son cofondateur Akis Evangelites. Dans une déclaration publique, il a qualifié sur X, l’utilisation d’images de stock de « négligence malheureuse » sans « intention malveillante ».
Selon lui, les images de stock étaient des « placeholders » qui auraient dû être remplacées avant la commercialisation. « Une version initiale de l’unité de démonstration doit être soumise avec des placeholders environ quatre mois avant le lancement, pour être implémentée et testée pendant la montée en production de masse. Une fois en production de masse, ces images temporaires sont remplacées par de vrais échantillons photographiques dans une nouvelle version de l’unité de démonstration« , a-t-il expliqué.
L’entreprise affirme désormais s’empresser de corriger cette erreur sur tous les points de vente concernés. Cette justification technique, bien que plausible, ne dissipe pas entièrement le malaise. Pourquoi licencier des photos professionnelles spécifiquement pour un usage temporaire ?