Bruno Le Maire et son homologue allemand Peter Altmaier ont donné jeudi le coup d’envoi au projet Gaia-X, qui verra émerger le Cloud européen. Porté par 22 acteurs, Gaia-X veut offrir une alternative crédible pour que les entreprises européennes puissent retrouver la souveraineté de leurs données.
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et Peter Altmaier, ministre fédéral allemand de l’Economie et de l’Energie ont lancé jeudi 4 mai 2020 le projet Gaia-X, un écosystème de cloud européen. « C’est un nouveau succès pour la France, l’Allemagne, l’Union européenne et l’ensemble de ses citoyens », a salué Bruno Le Maire. Cette initiative vise à rendre à l’Europe la souveraineté de ses données, aujourd’hui aux mains des acteurs internationaux. Il s’agit des Américains Microsoft Azure, Amazon Web Services ou Google Cloud Plateform, et du Chinois Alibaba Cloud.
Quel est l’avantage d’un Cloud européen ?
Gaia-X va créer une infrastructure européenne de données pour offrir aux entreprises une alternative aux fournisseurs de cloud américains et chinois. Autrement dit, faire émerger d’ici quelques années un véritable « écosystème européen » capable de fournir, stocker, connecter et partager les données, en s’appuyant sur les serveurs et services de nombreux acteurs européens.
Si le projet Gaia-X prend forme, il facilitera les stratégies multi-cloud, ce qui permettra « aux fournisseurs de SaaS ou à tout client du Cloud de conserver le contrôle des coûts, de résister aux fluctuations géopolitiques ou aux crises planétaires, ou d’assurer un approvisionnement dynamique en fonction des besoins », selon Yann Lechelle, le directeur général de Scaleway, qui participe au projet.
Un premier financement de 75.000 euros de la part de chaque acteur
Initié par la France et l’Allemagne, Gaia-X est emmené par 22 grandes entreprises, dont 11 françaises et 11 allemandes. Ce sont : Orange, OVHcloud, Scaleway (Illiad), Atos, Docaposte, Outscale, Institut Mines-Télécom, CISPE association, EDF, Amadeus, Safran, Deutsche Telekom, SAP, German edge cloud, DEC-X, Siemens, Bosch, Beckhoff, BMW, Fraunhofer institute et IDSA association.
La constitution d’une structure juridique en septembre prochain constitue la première étape de ce projet. Aussi, dès 2021, les membres pourront proposer les premiers services. Chaque membre fondateur a mis sur la table un premier ticket de 75.000 euros pour permettre à la structure d’exister.
Des principes à respecter pour chaque membre
Soutenu par la Commission européenne, le projet Gaia-X a vocation à s’ouvrir à tous les États européens qui souhaiteront le rejoindre et même aux acteurs américains comme Microsoft Azure et Amazon Web Services. Mais il faudra respecter plusieurs principes dont la protection européenne des données conformément aux directives du RGPD, l’ouverture, la transparence, l’authenticité, la confiance, la modularité et l’interopérabilité, le libre accès aux marchés, la création de valeur européenne et la convivialité.