La firme de Cupertino a décidé de démocratiser l’accès aux matériaux et autres manuels de réparation de ses produits. Cela change la donne pour le consommateur lambda et constitue une victoire pour les activistes pro-climat.
Ce qui était inenvisageable il y a quelques semaines encore devient une réalité. Les utilisateurs ne seront bientôt plus contraints de solliciter les magasins spécialisés ou les boutiques d’Apple pour faire réparer leur iPhone défectueux, quand le smartphone n’est pas tout simplement abandonné faute de pièces de rechange disponibles. C’est ce que le fabricant, Apple, se propose désormais de rendre accessible à tous via un système de commande en ligne à inaugurer en début d’année prochaine.
Selon l’annonce effectuée mercredi 17 novembre par la firme de Cupertino, tout utilisateur d’iPhone ou de MacBook désireux, pourra en commander les pièces de rechange ainsi que les outils et guides nécessaires à la réparation par soi-même.
Changement majeur
Les pièces ciblées devraient concerner dans un premier les récents produits de la marque à la pomme, dont les iPhone 12 et 13 notamment. Les réparations auront trait à l’écran, la batterie et à l’appareil photo entre autres. Mais on ignore encore à combien les pièces seront vendues. Apple s’est tout juste contenté d’indiquer qu’elles seraient disponibles au même coût que celui payé par ses réparateurs agréés. Sachant, comme le rappelle le New York Times (NYT), que le changement d’écran d’un iPhone 12 revient actuellement à environ 234 dollars, l’ardoise pourrait très vite flamber. Sans compter qu’il faudra être un brin bricoleur pour réussir la manœuvre soi-même.
Quoi qu’il en soit, l’annonce représente une avancée majeure dans la politique de réparation de l’entreprise de Tim Cook connue pour sa propension à maintenir ses produits dans un écosystème fermé. Apple s’était en effet longtemps montré réfractaire aux appels du public à rendre accessibles ses pièces détachées, arguant que réparer son iPhone soi-même par exemple pouvait être dangereux.
…et contraint
Jusqu’à ces derniers mois où la pression s’est accentuée sur le géant californien avec la menace aux États-Unis d’une législation nationale destinée à forcer la main aux géants de la tech en général à propos de leur politique de réparation. C’est dans ce contexte que Green Century, fonds de placement pro-climat et actionnaire d’Apple, avait déposé en septembre auprès de ce dernier, une résolution demandant la réévaluation de la position de la société sur la réparation par tiers. Cette initiative aurait pu aboutir, à en croire le site d’information The Verge, à un contentieux à trancher par la Securities and Exchange Commission si Apple n’avait pas lâché du lest.