Si la problématique dans l’immobilier portait essentiellement sur l’impact environnemental des bâtiments au début du siècle, la connectivité indoor est devenue aujourd’hui l’élément de différenciation sur le marché. Cela d’autant que près de trois quarts des tours de bureaux sont mal couvertes en 4G à cause de leurs matériaux de construction.
Hub One, la filiale du groupe Aéroport de Paris (ADP) a mené une nouvelle étude sur la couverture réseau dans les entreprises en France. Disponible sous forme de Livre Blanc DAS, l’enquête a concerné 61 tours de bureaux de plus de 100 mètres de hauteur. Elle conclut que près de trois quarts des tours en France (74 %) ont une couverture médiocre voire quasi inexistante en 4G pour les usages Web et visioconférence. Un chiffre qui grimpe à 95 % pour les tours à haute qualité environnementale (HQE). « Les bâtiments écologiques sont des remparts aux ondes. Or aujourd’hui, 85 % des bâtiments neufs ou en rénovation sont HQE », indique Frédéric Forestier, responsable du pôle couvertures indoor chez Bouygues Telecom. En effet, les bâtiments HQE intègrent des matériaux isolants, qui bloquent le signal des antennes des opérateurs situées à proximité ou divise le débit par 100, voire par 1.000 entre l’extérieur et l’intérieur de la tour.
Des défauts plus importants avec la 5G
Pour ce qui concerne la 5G, l’étude de Hub One révèle que la situation pourrait s’empirer. Avec cette technologie qui se déploie progressivement, les bandes de fréquences pénètrent moins bien dans les bâtiments. À ce problème, il faut ajouter les conséquences de l’aménagement urbain et la densité des utilisateurs du réseau cellulaire à proximité. Ainsi, aucun Immeuble de Grandes Hauteurs (IGH) étudié ne devrait offrir à ses locataires une couverture totale en data 5G. Egalement, plus des trois quarts des bâtiments étudiés (77%) connaîtront de larges défauts de connectivité en data 5G, et 23% présenteront de légers défauts de couverture. Les investissements colossaux des opérateurs télécom dans de nouvelles fréquences ne devraient rien changer. Les ondes ne pénètreront pas plus dans les bâtiments que celles utilisées pour la 4G, prévient Hub One.
Le recours aux DAS s’impose
Quelle pourrait être alors la solution ? Le spécialiste des technologies digitales pour entreprises propose qu’on installe des réseaux d’antennes distribuées (DAS) dans les tours. Ces petits équipements ont la capacité de diffuser un signal à l’intérieur des locaux, même ceux d’une superficie supérieure à 10 000 m2 et à très forte densité d’utilisateurs. Les DAS créent à l’intérieur de ces bâtiments un réseau mobile indoor indépendant avec une meilleure qualité de service. Cette performance s’appuie notamment sur le déploiement homogène de la fibre optique et un excellent maillage d’antennes indoor.
Il existe pourtant un problème avec ces systèmes : leur prix reste élevé. D’après une étude de la Banque des territoires en 2019, les DAS coûtent 400.000 euros pour un bâtiment de plus de 50.000 m 2. Mais, les gestionnaires de tour et les entreprises n’ont pas d’autres choix que de mettre la main à la poche. Au moins 75% des salariés pensent qu’une bonne connexion réseau mobile est importante, voire indispensable, d’après l’étude de Hub One. « La doctrine de certaines foncières change. Elles se rendent compte que c’est un investissement rentable. », souligne la filiale du groupe ADP.
L’enjeu de la connectivité dans les constructions récentes (et moins récentes) à usages professionnels, est devenu central pour les entreprises. Des groupes spécialisés, comme Hub One, proposent des solutions pour améliorer la connectivité indoor, notamment en mettant en place des réseaux d’antennes distribuées (DAS) qui créent des réseaux mobiles indoor très performants.