Les nouveaux réseaux sociaux tels que Twitch, Instagram ou Clubhouse accueillent de plus en plus de personnalités politiques en France ces derniers temps. Un phénomène qui s’explique entre autres par la volonté d’atteindre une audience jeune et moins intéressée par les médias traditionnels.
C’est une des règles élémentaires de la communication politique. Pour être sûr d’atteindre une cible, il faut investir son terrain. Les hommes politiques semblent avoir bien intégré ce concept puisque leur parole n’est plus simplement confinée dans le cadre traditionnel des radios et télévisions. Il faut évoluer avec son temps. En témoigne la grande incursion des politiciens français dans le champ des derniers réseaux sociaux, dont Twitch et Clubhouse entre autres, depuis quelques mois.
Après François Hollande en début du mois, le Premier ministre, Jean Castex sera l’hôte du journaliste Samuel Étienne, le 14 mars prochain sur sa chaîne Twitch. Clubhouse lui, a récemment accueilli l’ancien ministre socialiste, Arnaud Montebourg. Au plus haut sommet de l’État, c’est Emmanuel Macron lui-même qui s’est prêté au jeu des questions-réponses avec des influenceurs sur YouTube.
Avantages et limites du recours aux réseaux sociaux
Si cet intérêt des politiques pour ces réseaux sociaux peut paraître soudain, il ne doit rien au hasard, selon nombre de spécialistes de la communication et des nouveaux médias. En effet, les plateformes numériques permettent aux personnalités politiques de toucher une cible juvénile, détournée des médias traditionnels et qui de surcroit, vote de moins en moins. Envahir ces espaces présente donc un avantage majeur : celui de pouvoir s’adresser à la jeunesse dans son langage. À condition de maîtriser les codes propres à chaque plateforme. D’autant plus que la moindre sortie de route, le moindre couac, peut générer un buzz aux conséquences insoupçonnées.
Par ailleurs, il importe de bien calibrer sa communication afin pouvoir mieux toucher la cible. Car, plus que le canal, c’est le contenu du message qui retiendra ou non l’attention. Illustration avec la sortie de François Hollande sur Twitch qui a mobilisé 84 000 visionnages, 650 000 relectures.
L’autre écueil et pas des moindres est le risque pour le politique d’apparaître aux yeux du public cible, comme un simple communicant. D’autant plus que les jeunes sur les réseaux sociaux ne sont généralement pas enclins aux contenus politiques. Les éléments de langage utilisés dans les médias traditionnels doivent donc l’être avec tact sur les plateformes numériques.