L’occasion laissée par le réseau social aux nouveaux maîtres de Kaboul de s’exprimer sur sa plateforme ne fait pas l’unanimité. Beaucoup y voient la promotion d’une organisation terroriste.
À quels codes répondent donc finalement la politique de modération des contenus des plateformes numériques ? L’interrogation revient à nouveau au goût du jour à la lumière des événements en cours en Afghanistan. Le pays désormais sous l’emprise des talibans, mais isolé sur la scène internationale, peut compter sur Twitter pour porter sa voix au monde.
Le réseau social à l’oiseau bleu a en effet décidé de laisser libre court à l’utilisation de sa plateforme par les nouveaux dirigeants afghans connu sous le terme « talibans ». Ainsi, nombre de responsables du groupe disposent d’un compte Twitter sur lequel les messages à destination de la communauté internationale s’enchaînent depuis leur prise du pouvoir le 16 août dernier.
Un laisser-aller décrié
Cette multiplication des gages de bonne volonté tient à la nature des talibans. L’organisation armée déjà à la tête de l’Afghanistan entre 1996 et 2001, s’était illustrée par des actes d’une violence inouïe envers les femmes et les enfants notamment. Coups de fouet et amputation s’abattaient sur quiconque osant remettre en cause l’ordre établi fondé l’application rigoriste des préceptes islamiques.
De fait, la possibilité qui leur est offerte de disposer à souhait de Twitter ne manque pas d’interroger. Beaucoup se demandent en effet comment le réseau social peut laisser ainsi le groupe distiller sa propagande islamiste à travers le monde. D’autant que les talibans sont classés comme organisation terroriste par de nombreux pays. Les États-Unis en ont même fait leur ennemi public numéro 1 depuis 20 ans.
Twitter isolé
La démarche du réseau social de Jack Dorsey est d’autant plus critiquée que la plupart de ses autres homologues ont bloqué l’accès à leur plateforme aux talibans. Facebook qui mène une politique sans merci contre tout contenu émanant de cette organisation depuis de longues années, a récemment remis ça. Plusieurs pages soutenant ce groupe ont ainsi été supprimés il y a quelques jours. Une équipe de modérateurs afghans a même été mis en place par la firme de Mark Zuckerberg à cet effet. Instagram et WhatsApp appartenant à Facebook, font également la chasse aux talibans, même si l’entreprise reste entravée dans le dernier cas par le chiffrement de bout en bout des conversations. TikTok aussi y va de sa censure.
De quoi isoler davantage Twitter qui estime que tous les contenus en rapport aux talibans diffusés sur sa plateforme, sont strictement passés en revue.