Le groupe technologique chinois vient de relancer son offre publique initiale à Hong Kong une semaine après sa suspension sous contrainte américaine. Pour ses responsables, l’enjeu financier derrière cette introduction en Bourse semble bien trop important pour être jeté aux orties.
Un simple coup d’arrêt, mais un renoncement. Une semaine après le report de son introduction en Bourse, SenseTime est de retour, plus que jamais déterminé à faire son entrée dans la cour des sociétés cotées. Pour cette initiative relancée ce lundi 20 décembre selon un document du groupe chinois consulté par divers médias, Hong Kong reste la place privilégiée, avec un processus devant s’achever fin décembre au plus tard.
Les chiffres de l’opération aussi restent inchangés. Le leader de la reconnaissance faciale et de l’intelligence artificielle vise toujours 767 millions de dollars à travers cette levée de fonds. Soit une vente de plus d’un milliard d’actions à raison de 3,85 à 3,99 HK$ le titre. Avec toutefois un bémol et pas des moindres, la quasi-rétractation des potentiels investisseurs américains échaudés par les récentes sanctions des États-Unis.
Soupçons d’allégeance à Pékin
SenseTime a en effet été placé le vendredi 10 décembre, par le département du Trésor américain sur sa liste noire. En raison des accointances réelles ou supposées de la firme technologique avec les autorités chinoises. Ces dernières en croisade contre toute forme de rébellion dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, se serviraient de l’expertise affinée de SenseTime dans le cadre de la reconnaissance faciale notamment, pour mater les Ouïghours, peuple à majorité musulmane soumis à la répression de Pékin, à en croire de nombreux rapports américains.
L’accusation maintes fois rejetée par les responsables de l’entreprise avait déjà servi de motif à l’inscription par l’administration Trump en 2019 de l’entreprise sur la liste noire du département du Commerce. Avec pour conséquence de la priver de technologies américaines. La décision du Trésor cette fois-ci a pour objectif de mettre en péril son entrée en Bourse. Car elle interdit à tout investisseur américain d’opérer des achats de titres au sein du groupe.
Investissements chinois
Mais cela ne semble pas décourager SenseTime. Bien au contraire. Elle peut compter sur la disponibilité d’un certain nombre d’investisseurs, chinois notamment, contributeurs des 512 millions de dollars déjà obtenus à l’ouverture des commandes ce lundi, selon l’agence de presse Bloomberg.
Il faudra néanmoins rembourser les investisseurs qui avaient souscrit à son offre initiale avant les sanctions américaines.