Le géant américain Google Cloud a ouvert jeudi ses premiers datacenters en France, dans la région parisienne. Il rejoint ainsi ses compatriotes Amazon, IBM, Salesforce, Microsoft et Oracle. Pour se différencier de ces derniers, le groupe met en avant les performances énergétiques.
Deux ans après son annonce, Google Cloud a enfin ouvert, le jeudi 30 juin, ses premiers datacenters en France. Ces trois infrastructures sont situées en Ile-de-France, chez un hébergeur neutre de colocation. Elles se trouvent à des distances de sécurité nécessaires et suffisantes de 70 km autour de Paris. Le géant américain n’a pas dévoilé le montant de l’investissement, mais il avait évoqué une enveloppe globale de 9,5 milliards de dollars. Cette somme a aussi servi à l’ouverture de deux autres datacenters à Madrid (Espagne) et à Milan (Italie). La région France porte le nombre de régions cloud de Google à 10 en Europe et 34 dans le monde.
70 à 80% des services habituels déjà disponibles
Avec l’inauguration de ces trois centres de données, la firme de Moutain View comble son retard en France par rapport à ses compatriotes que sont IBM, Salesforce, Amazon, Microsoft et Oracle. Tous ces groupes disposent déjà de datacenters dans l’Hexagone. Jusqu’ici, Google Cloud servait ses clients français à partir d’infrastructures installées à Amsterdam (Pays-Bas), Francfort (Allemagne), Mons (Belgique) et Zurich (Suisse).
Le groupe précise que 70 à 80% des services habituels de Google Cloud Platform (GCP) sont disponibles sur son triangle de datacenters. Il s’agit notamment de Compute Engine, Google Kubernetes Engine,App Engine, Bigtable, BigQuery, Cloud Storage et Spanner. Mieux, Google Cloud se targue de posséder le cloud avec le plus de briques open source du marché. Ce qui constitue un gros avantage car les clients recherchent en priorité de l’open source et de la souveraineté logicielle. D’ailleurs, l’entreprise promet de la sécurité puisque seul le personnel basé en Europe peut accéder aux infrastructures.
Partenariat avec Thalès pour un cloud de confiance
Pour aller plus loin dans la sécurité des données, Google Cloud a signé un accord avec Thales, spécialiste français et mondial des hautes technologies. Dans le cadre de ce partenariat, les deux groupes vont créer une société commune afin de fournir un cloud de confiance conforme à la réglementation européenne. Il y aura une séparation physique intégrale entre les activités et Thales aura le contrôle des services labellisés SecNumCloud. Google vante en outre le fait de pouvoir maîtriser ses serveurs, ses équipements et son système de refroidissement. Il parvient ainsi à optimiser ses installations et à en garantir l’efficacité énergétique.
Création de 4 600 emplois d’ici à 2027
Enfin, Google assure que son cloud est le plus rapide en France. « Nous avions déjà une très bonne capillarité en Europe avec des temps de réponse de 5 ms, en ouvrant une région France on va passer à 2 ms », a indiqué Anthony Cirot, directeur général de Google Cloud pour la France. Le groupe a déjà convaincu de grands groupes comme Carrefour, Leclerc, L’Oréal, Crédit Agricole, Total, Air Liquide, Airbus, Veolia, Renault et Sanofi. D’après une étude du cabinet danois Implement Consulting Group, ses trois datacenters vont contribuer à hauteur de 490 millions d’euros au PIB et permettre la création de 4 600 emplois d’ici à 2027. De quoi permettre à Google de bousculer les trois leaders en France : Amazon, Microsoft et OVHcloud.