Les États-Unis veulent sortir de la dépendance au GPS

Le régulateur américain des communications va explorer des alternatives à ce système de navigation par satellites devenu indispensable pour la localisation terrestre.

Il y a de ces outils dont l’omniprésence dans notre quotidien représente paradoxalement une part de leur vulnérabilité. C’est le cas du Global Positioning System, plus communément appelé GPS.

Depuis 1973 et son développement par le département de la Défense des États-Unis, cette technologie accompagne l’humanité, servant aussi bien à la localisation des personnes que pour la synchronisation des réseaux de télécommunication, la navigation maritime et aérienne, l’agriculture de précision, ou encore la coordination des services d’urgence.

Cette constellation de satellites est également devenue indispensable aux infrastructures critiques comme les réseaux électriques et financiers, qui s’appuient sur son signal pour maintenir une synchronisation temporelle d’une précision remarquable.

La nécessité d’une alternative

Dans les transports, le GPS a révolutionné la logistique mondiale, permettant l’optimisation des itinéraires et la réduction des coûts énergétiques. Il s’est même introduit dans les loisirs, transformant par exemple la pratique de la randonnée et des sports d’orientation.

Une utilité incontestable donc, mais qui ne devrait pas faire oublier les angles morts de ce système, comme en témoigne le président de la Commission fédérale des communications (FCC) aux États-Unis, Brendan Carr, cette semaine, dans une sortie majeure sur la question.

À travers un billet de blog publié mercredi 5 mars le patron du régulateur américain des communications s’est positionné en faveur de l’étude d’un outil alternatif au GPS, qui « bien qu’indispensable, n’est pas infaillible ».

« Les perturbations du GPS ont le potentiel de miner la sécurité économique et nationale du pays. Et les risques pour notre système actuel ne font qu’augmenter« , écrit le responsable annonçant le vote prochain d’une enquête afin d’explorer d’autres systèmes de positionnement, de navigation et de chronométrage (PNT) ».

Des inquiétudes grandissantes

Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large voulue par l’administration du nouveau président américain Donald Trump, visant à développer des technologies redondantes, afin de réduire la vulnérabilité liée à la dépendance à un système unique.

Elle intervient dans un contexte de forte inquiétude due à l’intensification des interférences GPS à travers le monde, particulièrement dans le domaine de l’aviation. Le spoofing, technique malveillante consistant à tromper un récepteur GPS en lui envoyant de faux signaux est notamment en expansion depuis 2023, comme le relève Reuters.

De quoi susciter un risque accru de catastrophes si des avions dévient de leur trajectoire. « Continuer à dépendre si fortement d’un seul système nous laisse exposés« , estime Brendan Carr, alors que l’administration fédérale américaine de l’aviation travaille dans le cadre d’un partenariat interagence internationale sur des capacités d’authentification du système mondial de navigation par satellite afin de contrer l’usurpation d’identité.

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