Développée par Brent Franson, cette application exploite l’intelligence artificielle pour calculer votre date de décès probable en analysant vos habitudes de vie.
« Il n’y a probablement pas de date plus importante dans votre vie que le jour où vous allez mourir », estime Brent Franson dans les colonnes de Bloomberg, en vantant l’utilité de son nouvel outil : une application capable de prédire combien de temps il vous reste à vivre.
Il s’agit d’une sorte de miroir de votre mortalité, concrétisé notamment pour les utilisateurs abonnés – moyennant 40 dollars par an – par l’affichage d’un compte à rebours en temps réel jusqu’à votre mort estimée. D’aucuns y verraient un détail morbide.
Baptisée Death Clock AI, cette application dopée à l’intelligence artificielle s’appuie sur un algorithme entraîné avec plus de 1 200 études de longévité impliquant 53 millions de participants. Elle analyse votre alimentation, votre niveau d’activité physique, votre stress, la qualité de votre sommeil, vos antécédents familiaux et vos pathologies chroniques pour établir une prédiction personnalisée.
Le résultat ? Une amélioration « assez significative » par rapport aux méthodes conventionnelles d’estimation de la mortalité, selon son créateur. Death Clock AI propose également une approche inédite de la prévention en révélant l’impact concret de vos habitudes sur votre espérance de vie.
« Connaissez votre rendez-vous. Changez votre destin »
Contrairement aux premiers calculateurs de longévité qui se basaient sur quatre questions basiques, Death Clock AI pousse l’analyse bien plus loin avec ses 29 questions détaillées, selon le journaliste Steven Petrow qui l’a testée sur recommandation d’un ami.
« Une carte « Réservez la date » suggérait de planifier ma célébration de fin de vie pour le 17 avril 2042. Cela a attiré mon attention », écrit ce quadragénaire dans le Washington Post, décrivant une expérience particulièrement révélatrice.
L’application l’a en effet alerté sur ses principales causes de décès probables : troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires et cancer. Cette hiérarchisation surprenante l’a poussé à reconsidérer ses priorités de santé. « Savoir que l’amélioration de mon sommeil pourrait éliminer ma principale menace de mort pourrait bien me motiver à agir », confie-t-il.
Quand la mort devient un paramètre économique
L’impact psychologique de connaître sa « date d’expiration » ne doit cependant pas être sous-estimé. Arthur Caplan, bioéthicien à l’Université de New York, met ainsi en garde dans le Post, contre les limites de cette approche, rappelant que la majorité de notre espérance de vie dépend de facteurs que nous ne contrôlons pas.
L’enjeu dépasse le simple gadget technologique. L’espérance de vie constitue la variable centrale de nombreux calculs économiques et financiers, des besoins de revenus de retraite aux couvertures d’assurance-vie.
Comme le souligne Ryan Zabrowski, planificateur financier chez Krilogy, auprès de Bloomberg, « une énorme préoccupation pour les personnes âgées est de survivre à leur argent ».