Les Chinois voient défiler sur des plateformes d’achat en ligne et autres programmes publicitaires, des robots en remplacement d’humains. Pour le meilleur, mais peut-être aussi pour le pire, craignent certains.
La Chine a beau être l’un des plus pays les plus restrictifs au monde conformément à l’usage de certaines technologies – surtout lorsque celles-ci proviennent de l’étranger –, elle sait embrasser l’innovation.
Une nouvelle preuve de cette situation est fournie à travers l’immersion de l’intelligence artificielle dans le secteur du téléachat. Ces plages horaires dédiées à la mise en valeur de produits dans un but publicitaire, sont de plus en plus animées par des agents conversationnels.
À en croire un reportage du quotidien Le Monde sur le sujet, la tendance est si en vogue que tous les géants de la tech chinoise, à l’instar d’Alibaba, de Tencent et autres Baidu s’y sont mis. Ainsi, il n’est pas rare de voir des robots, parés tel un humain, vanter les mérites de produits à travers le petit écran.
Robots à tous les frais
Il s’agit, à en croire les entreprises ayant recours à ces dispositifs numériques dopés à l’intelligence artificielle, d’un moyen de réduction des coûts. Le Monde cite à ce propos, le principal dirigeant de la société de création culturelle nommée Ruyi, Xiao Chunliang, qui dit économiser « au moins 20 % par rapport à une présentatrice à plein temps ».
Logiquement, cette frénésie envers l’intelligence artificielle fait les affaires des plateformes spécialisées du pays. Lesquelles disposent de divers types de robots selon les bourses. Plus le montant est élevé, mieux la machine excelle dans sa performance, et donc assimilé à un être humain.
Dans une Chine où le marché de l’IA pèse environ 20 milliards d’euros, quelques acteurs se démarquent. C’est le cas de Silicon Intelligence, société basée à Nankin, dans le nord de Shanghaï, dont la conséquente main-d’œuvre lui a permis de réaliser plus de 500 000 avatars.
Des inquiétudes sourdent
Avec quelles incidences sur le secteur du travail ? Pour l’instant, seuls les présentateurs de moindre envergure sont menacés par cette technologie, selon Jiang Yaling, patronne du cabinet de conseil ApertureChina, interrogée par Le Monde.
La situation devrait cependant évoluer très rapidement au regard des efforts de l’État pour faire de l’intelligence artificielle l’un des secteurs clés de l’économie nationale. Les investissements ont ainsi monté crescendo à cet effet, ces dernières années.
Avec 10 milliards en 2021 et 14 milliards cette année. Quant aux dérives potentielles inhérentes à cette technologie, les différentes plateformes utilisatrices veillent pour l’heure à les encadrer.