Le groupe informatique Atos a annoncé vendredi avoir reçu une offre de 700 millions d’euros pour le rachat de ses activités stratégiques. Son conseil d’administration doit encore discuter de cette proposition avec le repreneur public. Il souhaiterait arriver à un accord rapidement, mais rejette toute idée de brader ces activités.
Le groupe informatique Atos a indiqué, le vendredi 14 juin 2024, avoir reçu une offre de la part de l’État pour racheter ses activités sensibles et stratégiques, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire. Cette annonce met fin à plusieurs mois de négociations entre les deux parties. L’Etat souhaitait acquérir les activités « souveraines » pour éviter qu’elles ne tombent entre les mains d’une entité étrangère.
Reprise de 100% des activités de trois branches d’Atos
L’offre du gouvernement concerne l’intégralité des activités de trois branches. Il s’agit d’Advanced Computing, consacrée au calcul intensif ; de Mission-Critical Systems, chargée de concevoir des systèmes informatiques pour des applications critiques ; et de Big Data & Cybersécurité. Ces trois divisions emploient au total 4000 salariés en France. Elles génèrent un chiffre d’affaires annuel de 900 millions d’euros sur les 11 milliards d’euros du groupe Atos.
Aucune certitude quant à l’issue des négociations
Atos a précisé que cette proposition prend la forme d’une « lettre d’offre confirmatoire non engageante » et que les discussions avec l’Etat vont se poursuivre. Il n’y aurait « aucune certitude quant à l’issue des négociations et à la conclusion d’un accord définitif entre les parties », d’après la firme. David Layani, patron de Onepoint, dont l’offre de restructuration a été acceptée par Atos, a promis que l’entreprise fera « tout pour sanctuariser la partie des actifs dits ultrasensibles ». Mais attention, il prévient que rien ne sera bradé.
Trois propositions de restructuration retenues par Atos
L’offre de l’Etat intervient deux jours après le choix du consortium Onepoint pour la reprise d’Atos, en difficulté financière ces dernières années. En avril, le groupe informatique, qui avait besoin 1,1 milliard d’euros de liquidités pour soutenir ses activités, a retenu trois propositions financières pour trouver une solution à sa situation délicate. Elles provenaient des créanciers obligataires et des banques, de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky et de Onepoint.
L’offre de de Onepoint, la mieux orientée selon Atos
L’offre de Onepoint comprenait un investissement de 350 millions d’euros en numéraire, contre une prise de 35% des actions. Elle incluait aussi la mise à disposition d’1,8 milliard d’euros en argent frais, dont 1,3 milliard en nouvelles facilités et 500 millions en levées de fonds. Son fondateur David Layani détient déjà 11% du capital d’Atos et fait partie de son conseil d’administration. L’entreprise informatique a expliqué que la proposition de Onepoint était la meilleure en matière d’intérêt social, en particulier pour ses employés et ses clients.