Mis à mal ces dernières années à travers de nombreux scandales, le leader des réseaux sociaux veut répliquer par une stratégie agressive destinée à arranger sa réputation. Explications.
Las d’encaisser des coups, Facebook passe désormais à l’attaque. Et cela passe par une revue complète de son positionnement vis-à-vis du public, comme en témoignent les révélations du New York Times (NYT), mardi 21 septembre. Le journal américain lève le voile, dans un article fleuve, sur la nouvelle stratégie du groupe californien pour s’éviter des histoires attentatoires à sa réputation.
À l’image du scandale Cambridge Analytica et ses ramifications dans l’ingérence russe à la présidentielle américaine de 2016 ; des accusations de promotion de la haine et de la désinformation visant la plateforme également épinglée pour une politique de modération jugée laxiste. Autant d’affaires qui ont généralement vu le réseau californien se répandre en excuses ces dernières années, mais sans incidence positive sur son image.
Le mouton noir des Gafam ?
Malgré ses mea culpa parfois publiquement assumés par son fondateur Mark Zuckerberg, Facebook estime que sa réputation reste mauvaise au sein de l’opinion, à en croire le NYT qui a interrogé d’anciens et actuels employés de la plateforme. Le groupe pense, toujours selon le journal américain, être injustement traité comparé à Google et Twitter notamment. Car, indique la même source, ces derniers ne feraient pas l’objet d’un examen aussi minutieux que celui réservé à Facebook par les pouvoirs publics.
Ce point de vue reste difficile à corroborer, mais il sous-tend la nouvelle démarche de l’entreprise.
Changement de plan
Dénommée « Project Amplify » à en croire le NYT, elle vise à recentrer chaque initiative du groupe sur ses aspects positifs. Pour ce faire, le fil d’actualités de la plateforme devra jouer un rôle essentiel en promouvant des récits à l’avantage de Facebook. Le géant du web s’est également engagé à moins de conciliation avec ses détracteurs à l’avenir.
Le projet inspiré par Mark Zuckerberg lui-même a connu la participation des équipes de marketing et de communication de la firme entre autres.
Projet déjà action
Amplify acté au début de l’année est déjà en cours avec l’éloignement progressif de Zuckerberg des questions potentiellement embarrassantes pour la plateforme. Le storytelling des réseaux sociaux personnels du grand patron a ainsi changé depuis quelques mois, ne relayant dorénavant que ses initiatives soft. L’accès réservé par l’entreprise aux chercheurs et journalistes via des données du groupe a été restreint en avril. Et un tour de vis a été mis sur les informations censées rester confidentielles.
Pas sûr que cela ait été un succès toutefois. Le Wall Street Journal vient de boucler la publication d’une série de rapports mettant au jour la dissimulation érigée en règle par Facebook.