L’entreprise de vente d’équipements sportifs connectés remanie son personnel dirigeant et réduit la voilure. Il reste à voir si cela suffira à la sauver de la convoitise suscitée par sa situation financière catastrophique.
Ça bouge chez Peloton. La firme spécialiste des vélos et autres tapis de course high-tech à domicile a annoncé, mardi 8 février, un changement de direction. Son fondateur et directeur de toujours, John Foley, quitte son poste au profit de la présidence du comité exécutif. Il est remplacé par Barry McCarthy, 68 ans, ancien directeur financier de Spotify et de Netflix notamment.
Ce dernier hérite d’un groupe en grande difficulté financière. Une situation due au manque d’anticipation de l’ancienne équipe dirigeante. Au même titre que Zoom, Netflix ou Amazon, Peloton compte parmi ces firmes bénéficiaires de la situation de crise générée par le Covid. Ses vélos ultraconnectés livrés avec des séances de coaching de fitness personnalisé ont séduit le public, faisant grossir le chiffre d’affaires de la société new-yorkaise.
Cure d’austérité
Mais l’ascension n’aura été que de courte durée. Peloton en perte de vitesse au fur et à mesure de la levée des restrictions sanitaires et de l’accélération des campagnes de vaccination, a vu ses ventes stagnées ces derniers mois. Son titre boursier a notamment perdu 80% de sa valeur sur l’année écoulée. D’où la suspension de sa production décidée fin janvier sur fond de pression de la part des investisseurs.
À cela s’ajoute désormais le licenciement programmé de 2 800 employés, annoncé en marge de la réunion de John Foley avec les analystes mardi. La société déficitaire de 439 millions de dollars sur les trois derniers mois espère sauver à travers cette coupe du personnel, 800 millions de dollars, selon les responsables. De quoi l’aider aussi à sauver son avenir ? Rien n’est moins sûr.
Mesures insuffisantes
Quoi qu’il en soit, toutes ces mesures sont loin de satisfaire un de ses actionnaires. En l’occurrence Blackwells Capital, un fonds activiste dont l’objectif déclaré est de déloger John Foley, mais aussi de vendre le groupe. Une éventualité à laquelle refuse pour l’heure de consentir le fondateur historique. Et la situation n’est pas près de changer étant donné l’entendue du pouvoir conféré à ce dernier par la structure actionnariale de l’entreprise.
Et pourtant, bien d’acteurs de la tech aurait fort intérêt à reprendre Peloton. À l’image d’Amazon dont la presse américaine dit qu’il réfléchit toujours à faire une offre.