L’IA réinvente l’extraction pétrolière

Les industriels de l’or noir tentent de tirer parti de la technologie de l’intelligence artificielle, dans un environnement économique de plus en plus complexe.

À l’heure où l’intelligence artificielle (IA) déferle à vitesse grand V sur le monde, le secteur énergétique se positionne afin d’en profiter. La conférence CERAWeek sur l’énergie, organisée cette semaine dans la ville américaine de Houston au Texas, a permis d’avoir une idée des nombreux usages de cette technologie.

Selon Chicheng Xu, fondateur de l’entreprise spécialisée dans les technologies d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique appliquées à l’industrie de l’énergie, OpenPetro AI, les récentes avancées ont le potentiel de révolutionner le secteur pétrogazier.

L’ancien pétrophysicien du groupe saoudien Aramco cite à cet effet des tâches en principe difficile ou chronophage pour l’humain, comme la construction des visualisations tridimensionnelles de caractéristiques situées profondément sous le plancher océanique.

Il s’agit d’un processus essentiel à toute opération de l’exploration pétrolière offshore destinée à comprendre avec précision la structure géologique concernée à travers la création et l’interprétation de visualisations 3D. Un travail extrêmement laborieux désormais automatisé grâce à l’IA.

Une transformation des opérations sur le terrain

« L’IA peut fouiller dans les données, trouver les caractéristiques que vous voulez voir et vous les visualiser. C’est la véritable différence », a affirmé Chichen Xu, cité par Reuters. Le producteur pétrolier américain Devon Energy utilise ainsi la technologie pour forer dans des zones auparavant considérées comme inexploitables, selon son directeur technologique Trey Lowe.

« Par exemple, l’entreprise peut recueillir des informations sur une faille dans une formation géologique, puis forer de l’autre côté pour l’éviter« , explique-t-il toujours dans les colonnes de l’agence de presse britannique.

De son côté, Chevron déploie des drones alimentés par l’intelligence artificielle qui survolent ses opérations de schiste au Texas et au Colorado pour la surveillance à distance les problèmes potentiels, comme les fuites d’émissions. Cela permet le cas échéant d’alerter les travailleurs sur le terrain.

La major texane dit avoir réduit, à en croire son directeur adjoint du programme des installations et opérations Russell Robinson rapporté par Reuters, le temps d’arrêt de production pour réparations ou maintenance en seulement trois mois de tests avec ces engins développés en partenariat avec la société Percepto.

Course à l’innovation technologique

« Nous avons davantage d’installations qui fonctionnent plus longtemps, ce qui se traduit par une production accrue de pétrole ou de gaz« , indique le dirigeant dont la firme a également mis en place des modèles d’apprentissage automatique surveillant chacune de ses plateformes pétrolières à travers les États-Unis.

Le géant BP n’est pas en marge de cette révolution alors que la période d’évaluation de ses données sismiques dans le Golfe du Mexique est passée de 8 à 12 semaines grâce à l’IA, contre 6 à 12 mois auparavant.

Toute cette avancée a de quoi enchanter les acteurs de l’or noir, qui voient accroître leur rentabilité. Reste que cela ne contribue pas vraiment à la transition énergétique nécessaire à la préservation du climat.

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