Le gouvernement chinois engagé enjoint les partenaires publics de la filiale d’Alibaba à revoir leur collaboration avec cette dernière. Une initiative de plus dans la longue liste de celles déjà entreprises pour le démantèlement de la firme de Hangzhou.
On croyait la Chine revenue à de meilleurs sentiments envers ses géants de la tech après une année 2021 riche en mesures répressives contre ces derniers. L’optimisme des investisseurs du secteur était tel que le titre d’Alibaba, une des nombreuses entreprises chinoises dans le collimateur de Pékin, avait repris un brin de couleurs à la bourse de New York.
Mais cela aura été de courte durée. Le groupe fondé par le milliardaire Jack Ma s’enfonce de nouveau dans les abîmes avec une chute de 5,3 %, mardi 22 février à la bourse de Hong Kong, à en croire les observations de Reuters. Soit sa plus forte baisse depuis le 28 janvier, toujours selon l’agence de presse britannique.
Sevrage en ressources ?
Cette situation fait suite à une nouvelle répression décidée par les autorités chinoises à l’encontre de sa filiale Ant Group, active dans le secteur financier. Les partenaires publics de l’entreprise dirigée par Eric Jing ont en effet été sommés de procéder à une refonte de leur collaboration avec cette dernière, selon une information de Bloomberg confirmée depuis par de multiples médias.
La demande transmise la semaine dernière selon Reuters, toutes sortes de sociétés publiques, bancaires et non bancaires. Aucune indication d’un délai quelconque quant à sa mise à exécution ni concernant les sanctions qui pourraient découler d’un potentiel refus de l’exécuter. Mais elle s’inscrit dans un processus entamé depuis plus d’un an par l’État chinois.
Démantèlement en règle
Il faut remonter à fin 2020 pour saisir le fil rouge des mésaventures d’Ant Group et plus généralement d’Alibaba, sa maison-mère. Le 23 octobre plus précisément, Jack Ma s’était permis, dans un discours résolument offensif, de critiquer publiquement le système financier chinois. Mal lui en a pris, puisque les conséquences pour son empire furent immédiates.
L’entrée en bourse d’Ant Group de 37 milliards de dollars censé battre le record du monde avait été déraillée dès le lendemain. Alipay, plateforme de paiement du groupe, a été pour sa part contrainte d’abandonner certaines de ses prérogatives.
Ant Group en est désormais à souffrir à nouveau la foudre du gouvernement de Pékin. Avec la même obsession : réduire autant que faire se peut sa puissance de nuisance financière.